Géologie du site de Jouy

Publié le par Jean-Claude

Le site de Jouy culmine à 350 m d'altitude, au-dessus de la vallée de la Woëvre et des villages de Jouy et de Gironville. Il appartient comme Pagny aux Côtes de Meuse, taillée dans les calcaires récifaux de l' Oxfordien. 

 

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Les roches formant ces côtes proviennent de sédiments déposés par une mer à l' ère secondaire, au Jurassique moyen (environ 150 MA), à l'Oxfordien et Rauracien, Elle font partie de la bordure orientale du Bassin Parisien.

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Lors des cross en décollant de Jouy vers Commercy, on trouve souvent des thermiques au-dessus de la carrière dite d'Euville, sa description un peu technique permet de comprendre la géologie de notre site.

Description:
Le village d'Euville était un important centre d'exploitation du calcaire dans la première moitié de ce siècle. On y extrayait la célèbre "Pierre d'Euville", une belle entroquite, dure, résistante au gel, utilisée dans la construction et la statuaire. La Pierre d'Euville est intercalée dans la Formation récifale de Lorraine (calcaires récifaux de l'argovorauracien sur la carte géologique). Elle est supportée par des calcaires à polypiers du complexe récifal inférieur et surmontée par des calcaires crayeux ou biodétritiques qui passent latéralement au véritable calcaire construit du complexe récifal supérieur.


Panorama de la carrière des Côtillons à Euville (Bernard Lathuilère 1993)

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Cette succession est visible dans la carrière des Côtillons aujourd'hui abandonnée, mais qui a fourni la majorité des matériaux utilisés dans la construction de bâtiments historiques. La « Pierre d'Euville » est actuellement exploitée dans la carrière voisine.

Le complexe récifal inférieur
Les ondulations du plancher de la carrière correspondent à la morphologie sous-marine originelle formée de récifs et de dépressions interrécifales qui furent recouverts par des dunes hydrauliques géantes de calcaire crinoïdique. Les roches du plancher de la carrière sont principalement constituées :

  1. - de calcaire biodétritique dans les dépressions interrécifales,
    - de quantités considérables de débris coralliens sur la pente du récif;
    - de la véritable structure récifale localement, vers le sommet des crêtes topographiques.


L'entroquite (Pierre d'Euville)
Le calcaire crinoïdique ou entroquite ou calcaire à entroques est largement exposé dans les fronts de taille de la carrière. A l'intérieur de la carrière, son épaisseur varie de 6 à 13 m, qui correspondent aux crêtes et creux de la dune sableuse mais aussi à la topographie sous-marine antérieure.


Le complexe récifal supérieur.
Le complexe récifal supérieur peut être observé dans le front de taille au-dessus de l'entroquite, La roche est crayeuse à biodétritique, localement, avec des gerbes de coraux branchus, des débris de coraux. L'existence de chenaux dans les boues crayeuses atteste de la présence temporaire de courants érosifs. Les chenaux ont été remplis et recolonisés par des coraux branchus qui furent par la suite ensevelis in situ.

 

Explications (pour faire simple,,,,) :
Au Jurassique moyen, la Lorraine était recouverte par une mer dont le niveau variait (transgressions et régressions),

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Au Callovien, la mer est peu profonde, on se trouve dans la zone littorale. A l'Oxfordien, une transgression vient du Sud, les dépôts s'épaississent, ce sont les argiles de Woëvre, imperméables à l'eau, d'épaisseur d'environ 200m. Le cycle se termine avec une diminution des profondeurs : terrains à chailles, plus perméables, lits marneux et bancs de calcaires, d'épaisseur 50m à Gironville. Ensuite les influences chaudes l'emportent, on passe progressivement au faciès corallien (complexe récifal de Lorraine). Les conditions ressemblent à celles de la mer rouge actuelle. A l'Argovo-rauracien, les massifs coralliens régressent, il y a destruction des récifs : épisode de mer agitée, formation ente autres du calcaire à entroques : accumulation de fragments de tests d'oursins et de Lys de mer dans les creux par des courants sous-marins. Ces calcaires sont très perméables. Retour sur le premier schéma ! Les villages dits « sous les côtes »se sont construits sur les terrains à chailles, là où se trouvent les sources dues à la différente perméabilité des terres.

Conclusion:
On décolle donc sur d'anciens coraux fossilisée et en bas, de l'autre côté de la route, on pose dans les argiles oxfordiennes.

Publié dans Géologie du coin

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D
Merci J.C pour ces infos toujours interessantes
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